Essor ou essoufflement dans notre engagement face à l’achat local?
Quiconque consulte les premières pages de son quotidien de presse de choix le remarque. Les articles qui encouragent l’achat local foisonnent en ce moment. Dans le contexte actuel, il est tout naturel de s’interroger sur les prochaines prises de décisions à poser ainsi que sur les différentes stratégies à prioriser. Et c’est ainsi que l’achat local réapparaît dans le discours ambiant.
Plusieurs instances suggèrent en effet de se tourner vers l’achat local, incluent (ou réincluent) ce mode d’achat dans leur discours tant pour les individus que pour les entreprises. On réitère qu’il s’agit d’une option des plus intéressantes parmi les possibilités à explorer pour faire face à la réalité économique dans laquelle nous évoluons actuellement.
En tant que PME québécoise, J2 est sensible à la réalité des organisations d’ici. Nous sommes absolument d’avis que l’inclusion des entreprises locales dans nos chaînes d’approvisionnement devrait être mise en œuvre d’une façon viable, pérenne et innovante.
Mais avant de se lancer, qu’est-ce qu’on entend par « syndrome du temps des Fêtes »?
Notre approche collective à l’achat local fait penser à celle qui lie la période du mois de décembre à différentes campagnes de dons. Pendant la période du temps des Fêtes, on note un élan accru de sollicitation, d’appels à la contribution. De part et d’autre, on nous invite à donner généreusement. Et ça fonctionne. Si on peut se le permettre, on donne. Le reste de l’année, cependant, ce type de sujet est peut-être moins mis de l’avant.
Reprendre son souffle
Les précédentes tentatives visant à mettre l’achat local de l’avant, notamment celles encouragées durant la période de la pandémie, se sont soldées de manière plus ou moins bénéfiques pour certaines organisations québécoises. Certaines d’entre elles ont même admis avoir réalisé que leur structure était peut-être moins résiliente ou résistante qu’elles ne le souhaiteraient face à de fortes fluctuations de la demande.
Alors, en 2025, comment aborder l’achat local sans répéter les mêmes actions que précédemment, actions qui se sont avérées être plus ou moins avantageuses sur le long court pour nos compagnies locales? Que ferait-on de différent si on souhaitait éviter de répliquer un syndrome similaire à la générosité du temps des Fêtes, mais cette fois-ci avec une recrudescence systématique de l’achat local en réponse aux périodes moins faciles à naviguer?
Comment développer de réels engagements envers nos organisations? Quels gestes sommes-nous prêts et prêtes à poser pour inclure celles-ci non pas seulement accessoirement dans nos habitudes d’approvisionnement. De quelle façon pouvons-nous réellement les soutenir et contribuer à leur rayonnement sur du long terme, plutôt que de tendre à les instrumentaliser lorsqu’on fait face à des incertitudes?
Des pistes de solution à explorer?
L’une des réponses à ces questions que nous serions curieux d’explorer, sans prétendre être fiscalistes ou économistes, serait l’établissement d’une initiative gouvernementale incitative à l’achat local, par la mise en place de mesures autres que le calcul +/- des taxes de vente. Un tel programme pourrait, entre autres, offrir des avantages fiscaux aux entreprises qui démontrent avoir intégré un certain pourcentage d’achats locaux dans leur chaîne d’approvisionnement.
Ainsi plus une entreprise achèterait local, plus elle bénéficierait de ce programme gouvernemental. De plus, ceci permettrait aux entreprises de décider elles-mêmes de revoir leurs politiques d’approvisionnement pour favoriser l’achat local. Ce type d’initiative ne se limiterait donc pas seulement à encourager les bonnes pratiques, mais viserait la création d’un véritable écosystème économique où les entreprises seraient motivées à soutenir l’économie locale, renforçant ainsi notre tissu économique de manière durable et éthique.
Définir pour mieux cibler
Toutes ces questions méritent des réponses étoffées et réfléchies sur lesquelles, bien honnêtement, nous nous penchons toujours. Un premier pas cependant, serait de d’abord comprendre avec quels concepts on travaille. L’achat local est défini comme l’action d’effectuer le choix d’un achat « en fonction de la proximité du commerce ou du vendeur par rapport à l’acheteur », mais cette notion de proximité reste, d’une définition à l’autre, sujette à variation.
Il n’existerait donc pas de périmètre légiféré ou précis, défini en kilomètres, qui permettrait de déterminer ce qui différencie un achat local d’un achat qui ne l’est pas. Si pour certaines personnes, l’achat local peut être accompli lorsque l’on pose le choix d’acheter dans sa propre ville voire dans sa région administrative, d’autres considèrent qu’il peut bien s’agir de tout achat fait au niveau provincial, national ou voire continental.
Une première piste de réflexion serait de s’interroger sur ce qui constitue pour soi-même un achat « local ».
Revenir à la base
Additionnellement, on peut considérer quelques éléments de piste qui viennent soutenir ce que les concepts que l’achat local vise à encourager :
- Est-ce que cet item vient répondre à un besoin réel et bien défini?
- Quelles sont les raisons qui me poussent à prioriser un item produit localement?
- Est-il possible de réduire la distance de transport de l’item que je vise à me procurer et ainsi diminuer ses impacts en coûts et en émission GES?
- Est-ce que cet achat encourage des entreprises ou commerces de proximité et contribue à propulser l’économie de son environnement rapproché?
Plusieurs avantages
Au niveau de la chaîne d’approvisionnement et de sa gestion, l’achat local présente des avantages significatifs à considérer :
- Possibilité d’une meilleure gestion des risques, en réduisant ceux notamment liés au transport, aux frais de douanes, aux variations législatives en fonction de la localisation géographique, etc.
- Une meilleure gestion des délais, en réduisant fort probablement le temps et le nombre de modes de transport.
- Une transparence possiblement accrue au niveau des matériaux intrants, du respect des législations et de la gestion équitable du travail (notamment en lien avec Loi S-211 loi sur la lutte contre le travail forcé et le travail des enfants dans les chaines d’approvisionnement).
Pour un réel essor
J2 souhaite aborder avec engagement, durabilité et conscience son rapport à l’achat local. En tant qu’expert en chaîne d’approvisionnement, l’achat local fait partie de nos choix en matière de suggestions de fournisseurs et d’options, lorsque cela est possible et cohérent avec les besoins de nos clients.
Les événements des derniers mois encouragent la collectivité à explorer de nouveau son rapport à l’achat local et à la façon dont celui-ci est légiféré. Nous faisons présentement face à une bonne occasion de se positionner avec pragmatisme, stratégie, créativité et écoute dans l’élaboration d’une implication solide dans nos pratiques d’achat local. Terminé, le syndrome du temps des Fêtes!
J2 est là pour vous!
Vous êtes une PME québécoise et vous aimeriez nous partager votre vision en lien avec l’achat local? Vous souhaitez développer des partenariats dans le but de réfléchir à des solutions qui soutiendraient ce type d’initiative? Faites-nous signe!
Et pour ceux et celles qui aimeraient explorer comment inclure l’achat local dans leurs pratiques d’approvisionnement, J2 propose un service de diagnostic et de conseil qui pourra vous prêter main forte! N’hésitez pas à nous contacter!
Sources :
1. https://lactualite.com/politique/et-le-commerce-interieur-lui/
2. https://www.lapresse.ca/affaires/2023-09-08/l-engouement-pour-l-achat-local-s-est-vraiment-essouffle.php
3. https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/26558486/achat-local#:~:text=Il%20peut%20s’agir%2C%20notamment,site%20de%20production%20du%20bien
4. https://laws.justice.gc.ca/fra/lois/F-10.6/