Il faut qu’on se parle. Nous avons un problème et il faut le régler tout de suite.
Ce problème, c’est le « ghosting ». Ce n’est pas un nouveau phénomène. Mais ça porte maintenant un nom et on peut même en faire un verbe, comme dans « ghoster quelqu’un » ou « j’ai été ghosté ».
Vous savez ce que c’est ?
Si, après deux ou trois communications, quelqu’un vous ignore, c’est du ghosting. C’est un silence radio inattendu, alors qu’on pensait que la relation était bien partie.
Quand il s’agit de rendez-vous amoureux, ça manque de classe.
Quand ça survient dans la relation entre un acheteur et un fournisseur, c’est carrément un manque de professionnalisme.
Les conséquences du ghosting
Rassurez-vous : je ne vous fais pas la leçon : en début de carrière, j’ai moi-même ghosté des relations. Mais j’ai vite compris que ce comportement avait des conséquences sur mes relations d’affaires.
Aujourd’hui, le ghosting me semble de plus en plus courant.
Permettez-moi de hausser le ton : il faut que ça s’arrête !
Ce n’est pas juste une question d’éthique de travail. Si vous ghostez un fournisseur, un acheteur ou un client, vous risquez de vous retrouver dans de beaux draps, comme je l’ai constaté moi-même.
Ce comportement a des conséquences :
- L’image de votre entreprise risque d’en prendre un coup ;
- Votre réputation en souffrira aussi, parce que c’est le genre de comportements qui choque et dont on parle à d’autres ;
- Et si, un jour, vous avez besoin des services d’un fournisseur que vous avez ghosté, bonne chance !
En affaires, on ne sait jamais ce qui peut arriver, vers qui on devra se tourner pour collaborer ou qui pourra nous aider. Le monde des affaires est un petit monde. C’est encore plus vrai dans le milieu manufacturier.
Respect, franchise et courage
Rappelez-vous que la personne que vous ignorez aujourd’hui changera probablement de poste et d’entreprise éventuellement. Croyez-vous que cette personne que vous avez ghostée sera enthousiaste à l’idée de faire affaire avec vous ? Pensez-vous qu’elle vous recommandera dans son réseau ?
Être professionnel, c’est faire preuve d’éthique et de respect dans ses relations. C’est être honnête avec ses fournisseurs et ses clients. C’est faire preuve de franchise et, oui, de courage. Parce que ce n’est pas toujours facile de dire non. Il est plus facile de faire comme si de rien n’était que de parler ou d’écrire ouvertement à quelqu’un pour lui dire la vérité.
Votre culture d’entreprise accepte-t-elle le ghosting ?
Le respect, c’est une valeur importante en affaires. Ghoster quelqu’un, c’est lui manquer de respect.
Si vous croyez que c’est correct, c’est peut-être qu’on ne vous a jamais dit que c’est contre-productif et même dommageable pour votre réputation et celle de votre entreprise.
Si vous êtes patron, c’est votre devoir d’enseigner le respect et de proscrire le ghosting. Assurez-vous que votre culture d’entreprise rejette cette façon de faire, cette manière de traiter les gens.
Un engagement
Jamais je ne tolèrerais qu’un employé de J2 ghoste un fournisseur, un partenaire ou un client. Ce n’est pas dans notre culture.
Avant d’écrire cet article, j’ai réuni deux ou trois collègues pour discuter du sujet à aborder. Je vous assure que le ghosting a suscité beaucoup de réactions !
Peu importe qui on est, se faire ghoster est insultant. Et quand ça nous arrive, on s’en souvient.
Alors, je vous invite à faire comme moi et mon équipe et à prendre cet engagement :
- Je ne ghosterai jamais qui que ce soit ;
- Je ferai toujours un suivi après une rencontre, que ce soit en personne lors d’une foire commerciale, au téléphone ou en ligne ;
- Je respecterai ma parole et je donnerai des nouvelles aux fournisseurs, collaborateurs, ou clients potentiels avec qui j’ai amorcé une relation d’affaires, même brève ;
- Je montrerai l’exemple autour de moi.
Nous avons tous des horaires chargés. Ce n’est pas une excuse pour manquer de respect envers les autres.
Donner suite aux échanges que vous entretenez avec des fournisseurs ou des clients est un geste puissant qui énergise vos relations d’affaires. Gardez toujours en tête que vous ne savez jamais qui vous recroiserez…
— Réal Julien, président