— par Réal Julien, président chez J2 gestion d’approvisionnement
Il faut qu’on se parle du « ghosting ». C’est un problème. Un vrai problème.
Ce n’est pas un nouveau phénomène, mais c’est un phénomène qui a gagné suffisamment en importance pour qu’on lui donne un nom. On peut même en faire un verbe, comme dans « ghoster quelqu’un » ou « j’ai été ghosté ».
« Ghoster quelqu’un », c’est une coupure des communications après deux ou trois échanges. Tout à coup, votre interlocuteur se met à vous ignorer, se volatilise, devient un interlocuteur fantôme (c’est de là qu’on tire le terme, de l’anglais « ghost »). Être « ghosté », c’est subir un silence radio inattendu, alors que tout portait à croire que la relation était sur une bonne lancée.
Dans un contexte amoureux, ça manque de classe.
Dans une relation entre acheteur et fournisseur, c’est carrément un manque de professionnalisme.
Les conséquences du ghosting
Rassurez-vous : je ne suis pas ici pour vous faire la leçon. Rares sont celles et ceux qui n’ont jamais « ghosté » quelqu’un, que ce soit arrivé de manière intentionnelle ou non. Ceci étant dit, plus rapidement on réalise que ce comportement peut avoir des conséquences importantes sur ses relations d’affaires, plus vite on opte pour un changement vers de meilleures pratiques.
Aujourd’hui cependant, le ghosting semble de plus en plus courant et nous gagnerions toutes et tous à ce que ça s’arrête. Ce n’est pas seulement une question d’éthique de travail. Si vous « ghostez » un fournisseur, un acheteur ou un client, vous risquez de vous retrouver dans de beaux draps.
Ce comportement a des conséquences :
- L’image de votre entreprise risque d’en prendre un coup ;
- Votre réputation en souffrira, c’est le genre de comportements qui choque et dont on parle à d’autres ;
- Et bonne chance si un jour vous avez besoin des services d’un fournisseur que vous avez déjà ghosté!
On ne sait jamais ce qui peut arriver en affaires. On ne sait jamais vers qui on devra se tourner pour collaborer ou qui pourra nous aider face à un obstacle précis. Le monde des affaires est un petit monde. C’est d’autant plus vrai dans le milieu manufacturier.
Respect, franchise et courage
Rappelez-vous que la personne que vous ignorez aujourd’hui changera probablement de poste et d’entreprise éventuellement. Croyez-vous qu’une personne que vous avez « ghostée » serait enthousiaste à l’idée de faire affaire avec vous de nouveau? Force est de croire qu’elle ne vous recommandera certainement pas dans son réseau.
Être professionnel, c’est faire preuve d’éthique et de respect dans ses relations. C’est être honnête avec ses fournisseurs et ses clients. C’est faire preuve de franchise et, oui, de courage. Parce que ce n’est pas toujours facile de dire non. Il est plus facile de faire comme si de rien n’était ou de disparaître que de parler ou d’écrire ouvertement à quelqu’un pour lui faire part du réel état des lieux.
Votre culture d’entreprise accepte-t-elle le ghosting ?
Le respect, c’est une valeur importante en affaires. « Ghoster » quelqu’un, c’est lui manquer de respect. Si vous croyez que c’est anodin, c’est peut-être qu’on ne vous a jamais dit que c’est contre-productif, voire dommageable pour votre réputation et celle de votre entreprise. Si vous êtes dirigeante ou dirigeant d’entreprise, il est de votre devoir de promouvoir le respect et de proscrire le « ghosting ». Assurez-vous que votre culture d’entreprise rejette cette façon de faire, cette manière de traiter les gens.
Un engagement J2
Ce n’est pas dans notre culture chez J2 que de « ghoster » un fournisseur, un ou une partenaire ou des clients. C’est une façon de faire qui ne serait pas tolérée chez nous. Nous visons plus haut dans nos pratiques relationnelles et de communication.
Avant d’écrire cet article, j’ai réuni quelques collègues pour discuter du sujet et soyez assurés que le sujet du « ghosting » a suscité beaucoup de réactions! Se faire « ghoster », c’est insultant et quand ça nous arrive, on s’en souvient longtemps.
Alors, je vous invite à prendre cet engagement, tout comme notre équipe l’a fait :
- Je m’engage à ne jamais « ghoster » qui que ce soit ;
- Je ferai toujours un suivi après une rencontre, que celle-ci ait eu lieu en personne lors d’une foire commerciale, au téléphone ou en ligne ;
- Je respecterai ma parole et je donnerai des nouvelles aux fournisseurs, collaborateurs/collaboratrices ou clients potentiels avec qui j’ai amorcé une relation d’affaires, même brève ;
- Je montrerai l’exemple autour de moi.
Nous avons tous et toutes des horaires chargés. Ce n’est pas une excuse pour manquer de respect envers les autres.
Donner suite aux échanges que vous entretenez avec des fournisseurs ou des clients est un geste puissant qui énergise vos relations d’affaires. Gardez toujours en tête que vous ne savez jamais qui vous croiserez à nouveau!