— Réal Julien, président —
Avez-vous déjà lu le livre : « Comment gérer une entreprise en temps de pandémie ? » Moi non plus. Comme vous, l’équipe de J2 et moi avons été frappés de plein fouet, au mois de mars.
Depuis la fondation de J2, il y a 12 ans, j’ai vécu quelques crises. Mais cette crise-ci est la pire à ce jour, même pire que celle de 2009 où pendant 6 mois aucun revenu n’était au rendez-vous. Quand ça nous a frappés, au printemps, je me suis posé la question : est-ce qu’on sera toujours là en septembre ? La question était pertinente parce que les consultants sont toujours les premiers touchés quand les organisations doivent réduire leurs coûts. À ma grande surprise, ça ne fut pas le cas pour J2.
Voici comment nous nous sommes préparés, en nous inspirant de grands chefs d’entreprise, et pourquoi nous sommes là pour de bon.
Qu’arrivera-t-il de mes collaborateurs ?
Je travaille aujourd’hui de mon sous-sol, comme au moment de la création de J2. Mais la situation est très différente. Quand j’ai lancé J2, je n’avais rien à perdre, parce que je n’avais encore rien bâti.
Nous avons travaillé fort pour constituer une équipe solide. Aujourd’hui, nous sommes une cinquantaine, tissés serré. J’ai aussi des clients et des partenaires.
Au début de la tempête actuelle, j’étais bien conscient que ce qui arriverait à l’entreprise que j’ai fondée aurait un impact sur beaucoup de gens et de familles. J’étais moins inquiet pour moi que pour mes collaborateurs.
Trois plans
Évidemment, comme la plupart des entreprises, nous avons arrêté momentanément nos opérations. Il fallait donc réfléchir vite, sans savoir ce qui s’en venait.
Face à l’inconnu, nous avons dressé trois plans. Le premier concernait les 30 premiers jours. Le second prévoyait un scénario pour le deuxième et le troisième mois. Le dernier imaginait la suite.
Pour nous assurer de poser des gestes réfléchis en temps et lieu, nous avons pris une série de décisions d’avance. Par exemple, si la situation est x, nous agirons de la façon y.
Comment j’ai gardé mon équipe
Depuis la fondation de J2, j’ai toujours voulu être hyper transparent avec mon équipe. J’ai toujours partagé mes chiffres. Je veux que tout le monde dans l’entreprise connaisse les revenus et les profits. C’est, pour moi, une question de respect !
Certains diront qu’une trop grande transparence peut nuire. Ce n’est pas mon cas. Cette transparence a d’ailleurs été l’un des éléments clés pour motiver les employés depuis le début de la crise.
Nous avons mis en pratique cette conviction que la transparence est utile en effectuant des rencontres avec les employés chaque semaine au début, puis à toutes les deux semaines.
Ces échanges nous ont permis de donner vie à des idées qui vont perdurer par-delà la crise. Ils nous ont aussi permis de rapprocher les gens. Moi, je suis un gars de gang et c’est comme ça que j’aime ça. La distanciation nous a rapprochés.
Et je sais que tous mes collègues ont vu que l’équipe de direction ne faisait pas que parler, qu’elle agissait aussi. We walk the talk.
Pourquoi sommes-nous toujours là ?
Vous avez vu, comme moi, plusieurs entreprises qui avaient peur du télétravail s’organiser en quelques jours afin de poursuivre leurs activités à distance. C’est le cas de plusieurs de nos clients.
Comme vous, nous nous sommes adaptés rapidement à la situation. Si nous sommes toujours là et que l’avenir promet, c’est aussi grâce à plusieurs facteurs ou actions que nous avons posées :
- J2 est spécialisée dans la gestion de chaîne d’approvisionnement. Heureusement, nous n’avons perdu aucun client pendant la crise, parce que nous avons été flexibles. Les clients nous ont demandé de reporter à la fin de notre mandat le temps d’inactivité causé par la pandémie. Nous avons bien sûr accepté ;
- Bien avant la crise, nous avions décidé de diversifier notre clientèle, afin de ne pas être dépendants d’un ou deux clients ou d’un secteur d’activité.
- Nous avons regardé la situation en face et envisagé plusieurs scénarios, ce qui nous a permis de réagir vite, nous permettant même de développer de nouveaux clients dans de nouveaux secteurs d’activité, comme celui de la santé.
Bien sûr, nous profitons du fait que jamais l’importance des chaînes d’approvisionnement n’a été aussi apparente qu’aujourd’hui. Si vous n’avez pas entendu les termes : Chaîne d’approvisionnement, achat, inventaire, fournisseurs dans les médias au cours des derniers mois, vous ne vivez pas sur cette planète. Il est plus important que jamais d’analyser sa chaîne d’approvisionnement afin d’en assurer sa maturité, sa solidité et la fiabilité.
Je n’ai jamais lu le livre « Comment gérer une entreprise en temps de pandémie », mais je sais aujourd’hui qu’un chapitre doit être consacré à la chaîne d’approvisionnement. Et J2 compte bien en être l’auteur.
Merci aux J2nois et J2noises de continuer à croire en eux et en J2 !