Lecteur, sachez d’entrée de jeu que vous n’apprendrez rien de nouveau en lisant les lignes qui suivent. C’est garanti. Pourquoi alors poursuivre la lecture du présent papier demanderez-vous? Parce que si vous souhaitez poursuivre une croissance d’entreprise, que vous avez du mal à saisir tout le sens des changements du marché sur la chaîne d’approvisionnement, qu’il vous manque un seul petit ingrédient pour faire le déclic et bondir dans la nouvelle ère avec une vision claire du parcours à prendre, alors peut-être trouverez dans ces lignes, aujourd’hui, cet ingrédient qu’il vous manquait.

Tout d’abord, un peu de contexte

Avouons-le, nos entreprises évoluent dans un marché de plus en plus volatile et dans une évolution constante des attentes des clients. La chaîne d’approvisionnement traditionnelle subit alors une transformation. Pour faire face à ce nouvel environnement, les entreprises sont plus que jamais, et c’est tant mieux, conscientes de l’importance d’une bonne chaîne d’approvisionnement. Cette prise de conscience est l’ingrédient primordial afin de passer à l’action. Ainsi, les entreprises doivent réorienter leurs activités pour les années à venir et assurer ainsi un meilleur rendement. Bien que ces efforts soient principalement orientés vers l’efficacité et la réduction de coûts, il est important de ne pas cloisonner la chaîne d’approvisionnement car sa fonction a non seulement évolué mais son rôle est en train de se déplacer. Celui d’un simple centre de coût à celui de joueur stratégique concurrentiel à l’échelle nationale et mondiale.

Force est de constater que pour apprivoiser ce nouvel environnement, il est important de connaître les tendances qui ont marqué et qui continueront à influencer la chaîne d’approvisionnement afin d’en tirer le meilleur des avantages pour garder sa place dans le marché, voire se démarquer.

Les 5 principaux facteurs d’influence de la chaîne d’approvisionnement

1. Le coût est déterminant

On le sait tous, le contrôle des coûts demeure un facteur clé en affaire. Cependant, la question du jour est : Comment contrôler les coûts plus efficacement? Voilà la tendance dans le contexte économique actuel. Une tendance accentuée par la récession globale, mais aussi par la volonté des entreprises à augmenter leur part de marché et booster leur compétitivité et, ainsi, inscrire leur activité dans la durée.

Le contrôle des coûts ne se limite donc pas à rechercher le produit le moins cher. Un réflexe qui, à prime abord, peut paraître logique. En effet, on peut commander le produit le plus économique, mais il faut aussi prendre en compte le coût du processus de commande. Un facteur souvent négligé que les entreprises devraient inclure dans leur processus d’évaluation des coûts, parce que dans l’ensemble de l’oeuvre, le coût final ne se limite pas seulement au prix du produit. Il regroupe aussi un ensemble d’éléments rattachés à l’acquisition de biens qu’on oublie de comptabiliser, soient la recherche de fournisseurs, les soumissions, la comparaison des prix, l’émission et la réception des commandes, le traitement des factures, etc. Ces éléments doivent impérativement être pris en compte et remanier efficacement en y intégrant de meilleures pratiques et, ainsi, garantir une réduction sur le coût réel d’acquisition.

2. Le client est la clé

Ce qu’on appelle «l’expérience client » ou, en langue anglaise, qui a le sens du raccourci, la formule user centered pour décrire le concept d’une entreprise centrée sur le client. Voici une tendance qui ne peut que s’inscrire dans la durée. Puisque satisfaire, voire dépasser les attentes du client, est une démarche vitale si l’on souhaite perdurer sur le marché. Toujours dans cette optique de réduire les coûts et d’augmenter en efficacité, de plus en plus d’entreprises cherchent à créer des partenariats avec d’autres entités afin d’offrir plus de services à leurs clients et ainsi créer de la valeur ajoutée.

Mais au delà de vendre un service, un produit, il est primordial de rester à l’écoute du client, de ses besoins et ainsi identifier des pistes d’amélioration et des solutions adaptées. La relation avec le client devient alors un engagement orienté vers une démarche créatrice de valeur et non seulement une transaction opérationnelle.

3. L’innovation est un grand défi

L’innovation peut faire peur, car vient avec le changement. On peut aussi chercher longtemps l’idée du siècle qui nous propulsera vers l’innovation. Et si on commençait tout simplement par s’en servir pour soutenir nos clients, pour faire augmenter leur propre efficacité, pour travailler main dans la main avec eux ? Car le client d’aujourd’hui s’attend à ce qu’on soit en mesure de comprendre et prédire les tendances futures. Concrètement, dans l’optique de construire une offre à forte valeur ajoutée pour des clients de plus en plus exigeants, nous devons passer d’une logique de coût à une logique d’innovation. L’innovation demeure le levier numéro un en matière d’amélioration de la performance achats. Citée par 75 % des sondés, la recherche de l’innovation devance la réduction des coûts (73 %).

À quoi ressemblera la prochaine génération d’entrepôts et de système de transport ? Comment ces solutions peuvent être bénéfiques aux entreprises et augmenter leur ’efficacité?  Nous devons oeuvrer pour répondre à ces questions et faire en sorte de renforcer les activités des entreprises. L’innovation est déjà au coeur de la gestion du risque de la chaîne d’approvisionnement  qui a pris beaucoup d’importance.

4. La collaboration n’est plus seulement un buzz word

Travailler ensemble, voici le mot d’ordre. En effet, aujourd’hui les entreprises sont confrontées aux mêmes enjeux, tout secteur confondu: efficacité, contrôle des coûts, résilience et agilité. Il est donc nécessaire d’apprendre à bien collaborer et à devenir partenaires, ce qui suppose de faire évoluer l’organisation en interne et de déployer de nouvelles compétences.

Les entreprises commencent à réaliser que la collaboration, tant dans le secteur industriel que dans les autres secteurs, devient possible et vitale. Dans ce sens, les relations inter-organisationnelles se développent, qu’elles soient verticales (clients-fournisseurs) ou horizontales (entre concurrents ou utilisateurs des mêmes ressources). Nous assistons d’ailleurs déjà à des exemples de collaboration entre des entreprises oeuvrant dans des secteurs étroitement liés. Le partenariat entre Mecachrome Canada et le Groupe Meloche est un bon exemple de deux entreprises très complémentaires qui, tout en se concentrant sur leurs centres d’excellence respectifs, bénéficient des forces et des capacités de partenaires stratégiques de chacune d’entre elles. Une alliance qui leur permet de se distinguer dans un marché toujours plus compétitif.

Cette collaboration ne peut que se développer d’avantage dans les années à venir, quitte à devenir vite une collaboration intersectorielle, car il apparaît clairement qu’à travers la collaboration, on peut créer un avantage concurrentiel durable.

5. Le développement durable : Toujours à l’avant

Face aux nouvelles contraintes réglementaires, aux fortes attentes des clients, aux dépendances énergétiques, etc., les entreprises sont amenées à intégrer le développement durable dans leur stratégie et, par conséquent, les décliner dans leur processus de chaîne d’approvisionnement. Intégrer ces facteurs sans compromettre la viabilité et la qualité économique, tel est le défi des entreprises d’aujourd’hui pour mieux perdurer dans le monde de demain.

Un enjeu difficile mais pas impossible, cela va de l’éco-conception des produits et de leurs emballages (améliorer le taux de remplissage) à la modification du processus de planification (réduction des livraisons urgentes par exemple).

Toujours dans cette volonté d’inscrire la chaîne d’approvisionnement dans la durabilité. D’autres tendances peuvent s’y greffer. En particulier, la collaboration qui oeuvre à l’améliorer. En effet, les entreprises qui travaillent ensemble peuvent faire plus de progrès vers la réalisation de leurs objectifs de développement durable. Un exemple de bon exemple de collaboration est la mutualisation de leur moyens (entrepôts, préparation, transport) qui, en plus de répondre à des enjeux environnementaux, répond aussi à une logique économique de partage des coûts.

En conclusion

Le contrôle des coûts, l’engagement des clients, l’innovation et la collaboration sont loin d’être des tendances passagères. Elles s’inscrivent sur la durée et sont au centre des d’activités de l’entreprise. Elles peuvent être considérées et exploitées de manière autonome pour la résolution de problèmes particuliers, mais peuvent aussi être exploitées en synergie pour des améliorations significatives et mesurables. La prise en compte des ses enjeux devient donc primordiale aux entreprises qui souhaitent assurer leur survie. Il est indispensable de les intégrer afin d’améliorer en permanence leur performance. À nous maintenant de mettre ces concepts en action. Êtes-vous prêt ?

Lynda Kara